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Hall of Fame 2025: de nouveaux entrants parmi les anciens Yankees!

Comme chaque année, les journalistes de la BBWAA (Baseball Writers’ Association of America) votent pour choisir les potentiels nouveaux entrants au prestigieux Hall of Fame de Cooperstown, NY. Cette année, deux anciens Yankees avec de très grandes chances d’y figurer faisaient leur apparition sur le bulletin: Ichiro Suzuki et CC Sabathia. D’autres anciens Yankees sont présents depuis plusieurs années et restent toujours éligibles, mais leur destin est moins clair, et semé d’embuches. Regardons avec plus de détails les résultats du vote pour les anciens Yankees!

Rappel des règles: 5 ans après leur retraite, les joueurs (après un premier filtre) deviennent éligibles, et chaque votant (environ 400) peut voter pour un maximum de 10 d’entre eux. Si un joueur reçoit plus de 75% des votes, il fait alors son entrée au Hall of Fame. Ceux recevant entre 5 et 75% des voix restent sur le bulletin pour l’année prochaine, et ceux qui reçoivent moins de 5% sont enlevés. Après 10 ans de présence, si un joueur n’est pas sélectionné, il est retiré du bulletin de l’année suivante, même s’il a reçu plus de 5% des voix. Les joueurs devenus inéligibles peuvent tout de même entrer à Cooperstown s’ils sont choisis par le Veterans Committee.

Ichiro Suzuki

Première année de présence sur le bulletin pour le japonais, et il entre dans le Hall of Fame comme une évidence! La seule incertitude était de savoir s’il serait choisi à l’unanimité, et il passe à une seule voix seulement de cet honneur.

 

Ichiro a fait parti de l’effectif des Yankees entre 2012 et 2014, après un échange avec les Mariners en juillet 2012. Ses années new-yorkaises n’ont pas forcément été ses plus belles, avec “seulement” 311 hits en 360 matches, et une moyenne de 0.281 en dessous de celle qu’il a en carrière (0.311), mais son aura déjà bien établie depuis les années 2000 a suffit à illuminer le Bronx.

 

Suzuki a fait son arrivée en MLB à l’âge de 27 ans, un détail qui a son importance pour accentuer la magnitude de ses accomplissements en ayant fait ses débuts aussi tard. Et il n’a pas attendu longtemps pour marquer l’histoire de la ligue, puisque dès sa première année il fait un doublé inédit en remportant les trophées de MVP et Rookie de l’année.

 

Son style de jeu était orienté autour d’une moyenne à la batte élevée, qu’il, malgré quelques critiques, n’a jamais souhaité sacrifier contre de la puissance et des home runs. Il a été le leader de la MLB en hits à 7 reprises, avec un record en 2004 de 262 (et une moyenne de 0.372!), et a été un All-Star de 2001 à 2010, sans interruption. Exceptionnel également en défense, il a reçu 10 Gold Gloves pour son travail dans le Right Field, et il est membre du club assez exclusif des batteurs ayant atteint les 3,000 hits.

 

Elle ne compte pas, mais sa carrière en NPB (l’équivalent de la MLB au Japon) est tout aussi étincelante et il en a déjà intégré le Hall of Fame. Au-delà d’être un batteur et un défenseur exceptionnel, Ichiro Suzuki est également un phénomène culturel qui a ouvert la voie à tous les imports de la NPB ou de la KBO (ligue coréenne) qui font les beaux jours de la MLB ces dernières années.

CC Sabathia

Lui aussi faisait sa premiere apparition sur le bulletin, et les espoirs étaient grands pour qu’il devienne le premier lanceur à être intégré au Hall of Fame par les votes des journalistes de la BBWAA depuis Mariano Rivera, Roy Halladay and Mike Musina en 2019.

 

CC a rejoint les Yankees lors de l’intersaison 2008-09 en signant le plus gros contrat pour un pitcher à l’époque: $161M pour 7 ans. Il arrive à New-York après deux saisons (2007 et 2008) absolument phénoménales, et il va continuer sur sa lancée dans le Bronx et faire partie de l’équipe victorieuse en 2009, une campagne durant laquelle il va être le MVP de l’ALCS face aux Los Angeles Angels.

 

Entre 2006 et 2012, il est le lanceur le plus dominant de la league, une période durant laquelle il va cumuler 38.4 WAR, avec en supplément 29 matches complets! Cette période va le voir également terminer 5 fois dans le top 5 du Cy Young, un trophée qu’il remportera en 2007. C’est un des seize lanceurs à avoir cumulé 3,000 strikeouts et 250 victoires, et seulement 3 (Sabathia compris) sont gauchers. De ces 16 lanceurs, 14 sont déjà dans le Hall of Fame, l’exception pour le moment étant Roger Clemens, dont la carrière a été entachée par des affaires autour des stéroïdes.

 

Sabathia a fini sa carrière aux Yankees en 2019, après 307 matches joués pour New York, 134 victoires, 1700 strikeouts, 29.4 WAR et un ERA+ de 112. Sa carrière fut bien entendu marquée par le titre en 2009, le Cy Young en 2007, avec également 6 participations au All-Star Game (dont 3 en tant que Yankees), et une deuxième place pour le Rookie de l’année en 2001 (juste derrière Ichiro!). Ses 11 années passées à New York ont été belles, et il est souvent considéré comme l’une des meilleures signatures d’un lanceur agent libre de l’histoire!

Álex Rodriguez et Andy Pettitte

Parmi les anciens Yankees toujours présents sur le bulletin, ce sont très certainement les deux noms qui sautent le plus aux yeux. Mais c’est une nouvelle année de présence, la quatrième pour Rodriguez et la septième pour Pettitte, qui se solde pour les deux par une porte qui se ferme encore une fois.

 

Le cas d’Álex Rodriguez est le plus évident à commenter. Statistiquement et au compte des trophées individuels, son entrée serait une évidence: triple MVP (2003, et 2005/2007 avec NYY), 14 fois All-Star (7 avec les Yankees), vainqueur du World Series avec New York en 2009, 696 home runs, 117.6 WAR, un OPS+ de 141, etc… La liste pourrait être longue pour celui qui a signé deux fois le plus contrat pour un joueur de baseball à l’époque en 2000 et 2007. Mais le gros point noir est bien entendu son implication dans les scandales de dopages aux stéroïdes, des demi-aveux en 2009 et une suspension historique pour une saison entière en 2014. Si les cas de Roger Clemens et Barry Bonds n’ont pas convaincu les votants pour entrer au Hall of Fame, il est difficile d’imaginer que le sort d’A-Rod sera différent. Sa seule lueur d’espoir, contrairement à d’autres: il a partiellement avoué et servi une longue suspension, deux faits qui pourraient lui permettre de gratter les quelques pourcents qui ont manqué à Bonds et Clemens? Il passe de 34.8% à 37.1% entre 2024 et 2025, une progression faible qui laisse assez peu d’espoir.

 

Pour Andy Pettitte, les choses sont aussi compliquées. Lui aussi est impliqué dans un scandale de stéroïdes, et lui aussi a avoué en 2008. Mais au-delà de ces écarts extra-sportifs, ses statistiques individuelles semblent être un peu courtes. Bien-sûr ses cinq World Series (1996, 1998-2000 et 2009, tous avec NYY) pèsent dans la balance, mais ils représentent l’ensemble des arguments pour Pettitte, avec juste 3 apparitions au All-Star Game et un MVP de l’ALCS en 2001. Il a cumulé en carrière 256 victoires, 2448 strikeouts et 60.7 WAR, et tout ça semble un peu juste pour justifier une entrée au Hall of Fame. Il a fait parti d’une génération dorée pour les Yankees, mais sans pour autant se distinguer suffisamment pour justifier une entrée dans le cercle le plus prestigieux de la MLB. Sa progression est bonne entre 2024 et 2025 (13.5% à7.9%), mais le temps semble jouer contre lui…

Un seul autre entrant!

Il était dans sa dixième et dernière année d’éligibilité, et sur le fil, Billy Wagner, le lanceur de relève passé chez les Astros, Phillies, Mets, Red Sox et Braves, passe le palier des 75% et est le troisième entrant au Hall of Fame pour cette classe de 2025!